Pierre Constant Victor JUSNEL

Avec ces pétroliers sous pavillon de complaisance,
affrétés par la plus terrible de toutes les engeances,
déversant leur mazout comme un linceul,
couvrant les rivages d'un crêpe de deuil.
La Fée Mélusine et L'enchanteur Merlin
se sont définitivement donnés la main,
loin de la révolte du papier timbré des Chouans,
et d'Anne,qui en dot donna son pays aux Francs.
De Quiberon jusqu'à Dinan,
du Cap Fréhel au barrage de Guerlédan,
des Iles Glénan au village de Locronan
où les siècles passent sans marquer le temps.
De la Montagne Noire aux Monts D'Arrée
pour donner un peu de relief à des collines érodées,
où seul,les falaises ont fait un escalier
à la Mer d'Iroise venant dormir à leurs pieds.
Sans oublier le son de la harpe Celtique
qui envahi l'âme de façon poétique
comme portée par le vent
de Paimpol à Ouessant.
Entre falaises et marées,
avec une côte découpée,
entre Manche et Atlantique
montrant du doigt les Amérique.


Entre falaises et rochers,
entre courants et marées,
avec la blanche hermine
et la Pointe du Raz qui termine
cette province fantastique
entre Manche et Atlantique.
De Saint-Malo la corsaire,
à Sainte-Anne de Rosaire,
de l'embouchure de l'Aber-Wrach,
aux alignements de Karnac,
en visitant les Enclos Paroissiens
et le superbe château de Josselin,
de Brest et le pont de Recouvrance
à l'usine marémotrice de la Rance.
Avec l'île de Sein et le Tas-de-pois
quand le vent souffle de noroît
ramenant les corps des désespérés
sur les plages de la baie des trépassés.
Avec ces femmes de marins portant le noir
comme pour cacher leur désespoir,
marchant en longues processions
priant Saint-Guénolé à son pardon
pour un fils ou un mari disparu
parti en mer et jamais revenu.