Pierre Constant Victor JUSNEL
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Quelques larmes de rosée
sur ma toile d'araignée
pour une conviction intime
ont donné un relief ultime
à ce voile tendrement tissé
que seul le vent sublime.
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Grâce à dame nature
je ne vis que de forfaiture,
ma soie ne vaut guère
d'un fauve l'antre ,le repère
quand après tout ma filature
juste qu'à me nourrir ne sert.
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La taille de noir et de jaune rayée
les formes arrondies et sculptées,
sur un fil comme une funambule
avec grâce et légèreté je déambule
espérant une victime à dépecer
par le baiser mortel de mes mandibules.
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Sur un chemin de ronde
en ces lieux je vagabonde
attendant que tombe la proie
dans ces brins que j'emploie,
univers rétréci d'un monde
qui n'inspire pas l'effroi.
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Construction savante,
architecture mouvante,
royaume sans poussière
nimbé de lumière
où je règne en galante,
en princesse altière.
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Quelques perles de rosée
déposées avec humilité,
trahissent et dessinent
ce tulle fin empesé de résine
que le vent ne peut gonfler,
mais que l'humidité devine
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Fil après fil
lentement je file,
soie après soie
patiemment je déploie
ce piège subtile
que nul ne voit.
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Construction savante,
architecture mouvante,
royaume sans poussière
nimbé de lumière
où je règne en galante,
en princesse altière.
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