Pierre Constant Victor JUSNEL
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Il faut oublier ces heures passées,
il ne faut plus penser à ces heurts passés,
qui, pour quelques mots dits,
notre passion ont maudit,
ne plus croire en ces dix mots
qui amenèrent ces dits maux
traînant derrière eux la version
de notre haine, de l'aversion
de ces moments et des faits,
qui nous ont détruit et défait.
Les souvenirs passés et perdus
dans cette fuite éperdue
sur cette montagne, ce crêt,
qui abrita tant de nos secrets,
que nul n'auraient pu découvrir céans
mieux cachés que sur une île en plein océan,
quand, brisé notre cœur las résonne,
dérive si personne ne l'arraisonne,
emporté par la folie, juste pour maudire
l'autre, sans rien faire et sans mot dire.
Il faut oublier ces heurts
pour offrir d'autres heures
à ses joies, oublier ses peines et l'ennui,
quand l'avancée des ans nuit
à la force et à la volonté de démarrer
comme la mer par le flux et le reflux des marées
se jette vers un nouvel avenir,
une passion qui serait à venir,
pour oublier ces tristes mots dits
qui nous ont avec le temps maudits.
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